Par un bel après-midi ensoleillé, une galette échappée était poursuivie par les animaux affamés de la forêt. Celle-ci se prénommait Kolobok. En chantonnant, elle s’était vantée d’être la plus rapide auprès de chacun.

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Lorsque tout à coup : MIAM!!!! Le renard, plus rusé que les autres animaux, venait de se jeter sur la galette dorée pour la manger.

Ce coquin avait fait croire à la pauvre malheureuse qu’il était un peu sourd afin que celle-ci vienne lui fredonner sa chanson tout près de son oreille.

On lui avait bien appris que « Mentir ce n’est pas beau ! » et aussi que « La gourmandise est un vilain défaut. »

Mais voilà … pour le renard, tous les moyens étaient bons pour arriver à ses fins. Et puis, il était trop gourmand et pas très obéissant !

La galette Kolobok était à peine dévorée, que ce fut le drame…

AIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIEEEEEEE !!!!!!

Un effroyable cri traverse la forêt toute entière et terrifie tous les animaux. Il stoppe net dans leur course  l’ours, le loup et le lapin. Ce hurlement de douleur arrive même jusqu’aux oreilles du vieux monsieur et de la vieille dame dans leur petite maison, à la lisière du bois.

Dans la clairière, le renard pleure à chaudes larmes, en se tenant la mâchoire. En croquant la galette, ce dernier s’est cassé un croc sur la fève qui se cachait à l’intérieur. Par malchance, l’animal devient alors, le roi de la forêt. Mais quel pauvre roi !

 

Juste après cet incident, un autre bruit se fait entendre derrière un buisson. C’est le pas lourd de l’ours brun qui arrive sur les lieux du drame, essoufflé par sa course folle, derrière la galette.

– Mais, que se passe t-il, renard ? lui dit l’ours de sa grosse voix.

Le malheureux lui explique sa mésaventure, ce à quoi l’ours lui répond :

–  Et bien c’est tant pis pour toi, te voilà pauvre roi ! Un roi sans royaume, ni couronne .Tu ne sais pas que mentir ce n’est pas beau et que la gourmandise est un vilain défaut ? On ne te l’a jamais dit ?

Le triste renard n’est pas réconforté par les paroles de l’ours, bien au contraire.

Quelques secondes plus tard, c’est au tour du loup gris d’arriver lui aussi, tout essoufflé.

– Mais, que se passe t-il, renard ? lui dit le loup de sa voix rauque.

Le malheureux lui explique sa mésaventure, ce à quoi le loup lui répond :

–  Et bien c’est tant pis pour toi, te voilà pauvre roi ! Un roi sans royaume, ni couronne .Tu ne sais pas que mentir ce n’est pas beau et que la gourmandise est un vilain défaut ? On ne te l’a jamais dit ?

Le triste renard n’est pas réconforté par les paroles du loup, bien au contraire.

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Quelques minutes plus tard, c’est au tour du lapin blanc d’arriver tout essoufflé.

– Mais, que se passe t-il, renard ? lui dit le lapin de sa petite voix.

Le malheureux lui explique sa mésaventure, ce à quoi le lapin lui répond :

–  Et bien c’est tant pis pour toi, te voilà pauvre roi ! Un roi sans royaume, ni couronne .Tu ne sais pas que mentir ce n’est pas beau et que la gourmandise est un vilain défaut ? On ne te l’a jamais dit ?

Le triste renard n’est pas réconforté par les paroles du lapin, bien au contraire.

 

Une heure plus tard, c’est au tour du vieux couple, à la recherche de leur galette, d’arriver tout essoufflé.

– Mais, que se passe t-il, renard ? Pourquoi pleures-tu?

Le malheureux leur explique sa mésaventure, ce à quoi ils lui répondent :

– Comment ? Tu as mangé notre galette ! Et bien c’est tant pis pour toi, te voilà pauvre roi ! Un roi sans royaume, ni couronne .Tu ne sais pas que mentir ce n’est pas beau et que la gourmandise est…

– Oui, oui, je sais ! … un vilain défaut. Je connais toutes ces sornettes, répondit l’animal vert de rage face à l’assistance peu soucieuse de son malheur.

(Chanson du Pauvre Roi Renard)

Je sais bien que mentir ce n’est pas beau,

La gourmandise un vilain défaut.

Je suis un renard, un peu escroc,

Pauvre renard qui a cassé son croc.

Alors que tous les personnages sont réunis autour du renard, voilà qu’apparaît au détour d’un sentier une intruse avec un panier sous le bras, toute habillée de rouge. Surpris par cette apparition inattendue, ils l’interrogent tous en chœur :

– Mais que fais-tu là, petit chaperon rouge ? Tu t’es trompée d’histoire !

– Non ! Non ! Je cherche une galette pour ma mère-grand. On m’a conté que je pouvais en trouver une, ici. Ca m’intéresse.

– Mais qu’as-tu fait de la galette que t’a donnée ta maman ?

La petite avoue, rouge de honte, qu’elle l’a mangée en chemin car elle aussi est trop gourmande.

 

Le renard, souffrant trop, ne supporte plus d’être dérangé dans son histoire. Rouge de colère, il parle à la fillette avec son regard noir :

– La galette se trouve au fond de mon estomac et si tu ne veux pas finir comme cette dernière, tu ferais bien de retourner dans ton histoire !

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            A ces mots, le petit chaperon rouge prend ses jambes à son cou et s’en va sans demander son reste…

Le renard hurle sur la fillette :

– Et un petit conseil … Fais attention à mère- grand avec ses grandes oreilles et ses grandes dents !

Le carnivore au pelage gris en profite pour s’éclipser, à pas de loup alors que les autres personnages n’osent bouger de peur de se faire croquer.

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Le renard se remet à pleurer de douleur. Pour le réconforter, le vieux s’approche de l’animal malheureux et tout en le caressant lui dit :

– Ne t’inquiète pas, ton mal de dent va passer. Ton croc de lait cassé va tomber et un autre va pousser.

A son tour, la vieille s’approche de l’animal gémissant et tout en le caressant lui dit :

-Tu peux te réjouir de ton malheur, te voilà maintenant Roi de la forêt. Et si tu déposes ton croc cassé dans ton terrier, une petite souris passera cette nuit et te laissera une surprise à la place !

A ces dernières paroles, le renard s’effraie :

– Oh non ! Moi j’ai une peur bleue des souris !

C’est alors que l’ours, le lapin, le vieux et la vieille éclatent de rire :

-Toi, le renard, tu aurais peur d’une souris ! Ce n’est pas possible. C’est la grosse bête qui a peur de la petite !

 

Le renard, vexé par ces moqueries, n’en reste pas peu fier car après tout, c’est lui le roi !

(Chanson du Pauvre Roi Renard)

Je suis un renard, un peu escroc,

Pauvre renard qui a cassé son croc.

Je suis un renard, un peu coquin, un poil diablotin,

Un pauvre renard qui s’effraie pour un rien

Vous pouvez bien rire de moi,

Vous pouvez bien vous moquez de moi.

Moi je m’en fiche, car je suis le roi,

Je suis le roi, le roi des bois !

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Et si vous tendez bien l’oreille, cher lecteur, vous pourrez même entendre le petit rire moqueur de la galette, au fond de l’estomac du pauvre roi renard.

Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi! Hi! Hi! Hi! Hi!